En septembre 1978, paraissait le premier numéro de Bonne
Nouvelle. La revue prenait le relais de Magnificat, publiée pendant près
de cinq ans par les pionniers du Renouveau charismatique en Belgique, sous la
houlette du cardinal Suenens.
Au sommaire de ce premier numéro, on trouvait les noms du cardinal
Suenens, du P. Philippe Verhaegen, de Michael Scanlan, etc. On pouvait
également lire un très intéressant article du P. Paul Lebeau – qui fut
conseiller théologique de Bonne Nouvelle pendant une vingtaine d’années
et qui est décédé l’an dernier – sur « La signification charismatique de
la papauté ». En voici quelques extraits.
« Beaucoup de chrétiens,
catholiques ou non, se représentent encore l’Eglise catholique comme une sorte
d’immense diocèse dont le pape serait l’évêque suprême, les autres évêques n’exerçant,
par délégation du pape, qu’une autorité limitée à une portion de ce vaste
ensemble. L’expression : ‘L’Eglise catholique romaine’ suggère assez
naturellement une telle image.
« Il faut le dire
clairement : cette image est fausse. Et elle est incompatible avec l’enseignement
de Vatican II sur l’Eglise.
« En réalité, le pape n’est
pape que parce qu’il est élu évêque de Rome (…) Et, parmi les autres Eglises
locales, l’Eglise de Rome a une signification particulière, qui est d’ordre charismatique.
(…) Quel est donc le charisme propre de l’Eglise de Rome, qui s’exprime et se
concentre en la personne de son évêque ?
« C’est le charisme de
la foi (cf. 1 Co 12,9), celui d’une confession de foi authentique, suscitée par
l’Esprit Saint en vue d’être un signe de ralliement pour la profession de foi
de toutes les autres Eglises et même de chaque chrétien. Le fondement
historique et spirituel de l’Eglise de Rome, c’est, en effet, la ‘confession’
de Pierre, que commémore, au cœur de la basilique vaticane, et sur le lieu même
du martyre de l’apôtre, l’autel ‘de la confession’. (…) ‘Tu es le
Christ, le Fils du Dieu vivant !’ (…)
« Ainsi que saint Paul l’a
souligné (1 Co 14), le propre de tout charisme authentique, c’est d’‘édifier’ l’Eglise.
Telle est bien la signification que le Christ lui-même reconnaît à cette
confession de Pierre : ‘Et moi, je te le déclare : tu es Pierre
(litt. ‘rocher’) et sur cette pierre j’édifierai mon Eglise’ (…)
« Cette capacité
charismatique d’exprimer la foi pascale de l’Eglise tout entière, elle devait
se transmettre à l’évêque de l’Eglise locale issue de la suprême confession [le
martyre] de Pierre : à l’évêque de Rome ».
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