samedi 21 février 2015

Le Carême avec saint André de Crète

Arcabas -Christ aux outrages
La riche tradition liturgique de l’Orient byzantin nous a laissé des trésors. Tel est le cas du Grand Canon de saint André de Crète (660-740). Il s’agit d’un très long cantique pénitentiel, que le grand théologien orthodoxe Olivier Clément appelait « le chant des larmes ». Il s’agit d’une longue méditation sur les figures bibliques de la pénitence : un parcours très riche à travers toute l’Ecriture.
Dans sa version intégrale, il comporte 250 strophes. Dans l’Eglise byzantine, il est chanté intégralement le jeudi de la cinquième semaine de Carême. Avec les Frères Jean-Philippe Revel et Daniel Bourgeois, le P. André Gouzes en a réalisé une version adaptée pour être chantée à quatre voix chaque matin à l’office de Laudes pendant le Carême. Nous l'avons déjà évoqué ici même.
Le texte complet du Canon, précédé d’une bonne introduction, est accessible sur le site « Pages orthodoxes ».
Voici, dans la version du P. Gouzes, la section qui est chantée en ce premier dimanche de Carême.

Antienne : Gloire à toi, ô Christ, notre Espérance, gloire à toi, Christ notre Salut.

Comme Adam notre Père, je me suis détourné, ô Christ, de ta parole vivifiante,
Et je n’ai pas gardé le commandement de ton amour ;
Aussi ai-je été chassé du jardin du Paradis.

Je viens à toi, ô Christ, qui as combattu pour nous dans le désert :
Conduit par l’Esprit, tu as vaincu le Prince de ce monde ;
Nouvel Adam, tu fais refleurir le désert en Paradis !

Homicide comme Caïn, je suis devenu le meurtrier de mon âme,
Car j’ai souillé mon cœur et ma chair,
Et attenté à ma vie par mes œuvres de péché,

Mais toi, ô Jésus, tu as présenté au Père une offrande pure,
Et ton sang, comme celui d’Abel, a crié justice pour moi,
Quand tu fus immolé sur la Croix.

Sainte Vierge Marie, nous te prions avec confiance,
Toi qui as accueilli dans l’amour Jésus, ton fils, la Loi nouvelle :
Par lui, tu es victorieuse du péché, et tu écrases la tête du serpent.

Bienheureuse et éternelle Trinité du Père, du Fils et de l’Esprit,
Adorés dans le mystère de l’Amour qui vous unit,
Dieu de miséricorde, donne-moi les larmes et la joie du retour.






mardi 10 février 2015

Le numéro 220 de Bonne Nouvelle paraîtra bientôt



Avec ce deuxième numéro de l’année 2015, nous poursuivons la réflexion sur la famille.
En voici le sommaire:

La famille a de l’avenir. Interview de Dominique Jacquemin, qui enseigne la morale familiale à la Faculté de théologie de l’UCL

Audace de l’Amour. Le billet du fr. Marc Leroy

Dieu est ma force. Alberto Maalouf, jeune leader du Renouveau en France, invite à exercer les charismes

Vivre le deuil d’un enfant. Emouvant témoignage d’une famille après la mort d’un enfant à l’âge de 12 ans

Fidélité à l’amour sauveur. Le sacrement du mariage face à l’échec. Une réflexion du P. Alain Mattheeuws s.j.

Faire communauté. Dominique Lang poursuit sa présentation de saint Augustin « à la rencontre du Maître intérieur »

Pour une Eglise au visage d’Evangile. Jeanne-Marie Mercenier a lu pour nous un livre de Monique Hébrard

Vers Pâques. Le Fr. Laurent nous conduit au fil des textes de la liturgie des dimanches de Carême

Désirs, appétits, besoins. Le billet du fr. André Brombart

Des serviteurs bienveillants. Un texte interpellant d’un auteur chrétien du 11e siècle.

Les comptes rendus de livres

Le calendrier des retraites et activités spirituelles

Merci de votre fidélité à Bonne Nouvelle !


lundi 2 février 2015

La rencontre entre Jésus et son peuple


Homélie du pape François à la messe pour la 18e journée de la Vie consacrée, le 2 février 2014.
            La fête de la Présentation de Jésus au Temple est appelée également la fête de la rencontre (…) Quand Marie et Joseph amenèrent leur enfant au Temple de Jérusalem, eut lieu la première rencontre entre Jésus et son peuple, représenté par les deux vieillards Syméon et Anne.
            Ce fut aussi la rencontre au sein de l’histoire du peuple, une rencontre entre les jeunes et les personnes âgées: les jeunes étaient Marie et Joseph avec leur nouveau-né; et les personnes âgées étaient Syméon et Anne, deux personnages qui fréquentaient toujours le Temps.
            Observons ce que l’évangéliste Luc nous dit à leur propos, comment il les décrit. A propos de la Vierge et de saint Joseph, il répète à quatre reprises qu’ils voulaient faire ce qui était prescrit par la Loi du Seigneur (cf. Lc 2, 22.23.24.27). On saisit, on perçoit presque que les parents de Jésus ont la joie d’observer les préceptes de Dieu, oui, la joie de marcher dans la Loi du Seigneur! Ce sont deux nouveaux époux, ils viennent d’avoir leur enfant, et ils sont entièrement animés du désir d’accomplir ce qui est prescrit. Cela n’est pas un fait extérieur, ce n’est pas pour se sentir en règle, non! C’est un désir fort, profond, plein de joie. C’est ce que dit le psaume: «Dans la voie de ton témoignage, j’ai ma joie (…) Ta loi fait mes délices» (119, 14.77).
            Et que dit Luc à propos des personnes âgées? Il souligne plus d’une fois qu’elles étaient guidées par le Saint-Esprit. Il affirme à propos de Syméon que c’était un homme juste et pieux, qui attendait la consolation d’Israël, et que «l’Esprit saint reposait sur lui» (2, 25); il dit que «l’Esprit saint l’avait averti» qu’avant de mourir il aurait vu le Christ, le Messie (v. 26). A propos d’Anne, il dit ensuite que c’était une «prophétesse» (v. 36), c’est-à-dire inspirée par Dieu; et qu’elle était toujours dans le Temple «servant Dieu dans le jeûne et la prière» (v. 37). En somme, ces deux personnes âgées sont pleines de vie! Elles sont pleines  de vie parce qu’elles sont animées par le Saint-Esprit, dociles à son action, sensibles à ses appels.
            Et voilà la rencontre entre la Sainte Famille et ces deux représentants du peuple saint de Dieu. Au centre se trouve Jésus. C’est Lui qui anime tout, qui attire les uns et les autres au Temple, qui est la maison de son Père.

            C’est une rencontre entre les jeunes pleins de joie dans l’observation de la Loi du Seigneur et les personnes âgées pleines de joie en raison de l’action du Saint-Esprit. C’est une rencontre particulière entre observance et prophétie, où les jeunes sont les observants et les personnes âgées sont les prophètes!