Arcabas -Christ aux outrages |
La riche tradition liturgique
de l’Orient byzantin nous a laissé des trésors. Tel est le cas du Grand Canon
de saint André de Crète (660-740). Il s’agit d’un très long cantique
pénitentiel, que le grand théologien orthodoxe Olivier Clément appelait « le
chant des larmes ». Il s’agit d’une longue méditation sur les figures
bibliques de la pénitence : un parcours très riche à travers toute l’Ecriture.
Dans sa version intégrale, il
comporte 250 strophes. Dans l’Eglise byzantine, il est chanté intégralement le
jeudi de la cinquième semaine de Carême. Avec les Frères Jean-Philippe Revel et
Daniel Bourgeois, le P. André Gouzes en a réalisé une version adaptée pour être
chantée à quatre voix chaque matin à l’office de Laudes pendant le Carême. Nous l'avons déjà évoqué ici même.
Le texte complet du Canon, précédé
d’une bonne introduction, est accessible sur le site « Pages
orthodoxes ».
Voici, dans la version du P.
Gouzes, la section qui est chantée en ce premier dimanche de Carême.
Antienne : Gloire à toi, ô Christ, notre Espérance, gloire
à toi, Christ notre Salut.
Comme Adam notre Père, je me
suis détourné, ô Christ, de ta parole vivifiante,
Et je n’ai pas gardé le
commandement de ton amour ;
Aussi ai-je été chassé du
jardin du Paradis.
Je viens à toi, ô Christ, qui
as combattu pour nous dans le désert :
Conduit par l’Esprit, tu as
vaincu le Prince de ce monde ;
Nouvel Adam, tu fais
refleurir le désert en Paradis !
Homicide comme Caïn, je suis
devenu le meurtrier de mon âme,
Car j’ai souillé mon cœur et
ma chair,
Et attenté à ma vie par mes œuvres
de péché,
Mais toi, ô Jésus, tu as
présenté au Père une offrande pure,
Et ton sang, comme celui d’Abel,
a crié justice pour moi,
Quand tu fus immolé sur la
Croix.
Sainte Vierge Marie, nous te
prions avec confiance,
Toi qui as accueilli dans l’amour
Jésus, ton fils, la Loi nouvelle :
Par lui, tu es victorieuse du
péché, et tu écrases la tête du serpent.
Bienheureuse et éternelle
Trinité du Père, du Fils et de l’Esprit,
Adorés dans le mystère de l’Amour
qui vous unit,
Dieu de miséricorde, donne-moi
les larmes et la joie du retour.