Un écrit de Thérèse, rédigé en septembre 1896,
un an avant sa mort.
«…
Je me sens la vocation de GUERRIER, de PRÊTRE, d’APÔTRE, de DOCTEUR, de MARTYR;
enfin, je sens le besoin, le désir d’accomplir pour toi Jésus toutes les œuvres
les plus héroïques (…)
O
mon Jésus! à toutes mes folies que vas-tu répondre?… Y a-t-il une âme plus
petite, plus impuissante que la mienne!… Cependant à cause même de ma
faiblesse, tu t’es plu, Seigneur, à combler mes petits désirs enfantins, et tu
veux aujourd’hui, combler d’autres désirs plus grands que l’univers… A
l’oraison mes désirs me faisant souffrir un véritable martyre, j’ouvris les
épîtres de Saint Paul afin de chercher quelque réponse. Les chapitres 12 et 13
de la première épître aux Corinthiens me tombèrent sous les yeux… J’y lus, dans
le premier, que tous ne peuvent être apôtres, prophètes, docteurs, etc… que
l’Eglise est composée de différents membres et que l’œil ne saurait être en
même temps la main… La réponse était claire mais ne comblait pas mes désirs,
elle ne me donnait pas la paix… Comme Madeleine se baissant toujours auprès du
tombeau vide finit par trouver Comme Madeleine se baissant toujours auprès du
tombeau vide finit par trouver ce qu’elle cherchait, ainsi, m’abaissant jusque
dans les profondeurs de mon néant je m’élevai si haut que je pus atteindre mon
but. Sans me décourager je continuai ma lecture et cette phrase me soulagea: «Recherchez
avec ardeur les DONS les PLUS PARFAITS, mais je vais encore vous montrer une
voie plus excellente.» Et l’Apôtre explique comment tous les dons les plus
PARFAITS ne sont rien sans l’AMOUR… Que la Charité est la VOIE EXCELLENTE qui
conduit sûrement à Dieu. Enfin j’avais trouvé le repos… Considérant le corps
mystique de l’Eglise, je ne m’étais reconnue dans aucun des membres décrits par
Saint Paul, ou plutôt je voulais me reconnaître en tous… La Charité me donna la
clef de ma vocation. Je compris que si l’Eglise avait un corps, composé de
différents membres, le plus nécessaire, le plus noble de tous ne lui manquait
pas, je compris que l’Église avait un Cœur, et que ce Cœur était BRULANT
d’AMOUR. Je compris que l’Amour seul faisait agir les membres de l’Eglise, que
si l’Amour venait à s’éteindre, les Apôtres n’annonceraient plus l’Evangile,
les Martyrs refuseraient de verser leur sang… Je compris que l’AMOUR RENFERMAIT
TOUTES LES VOCATIONS, QUE L’AMOUR ETAIT TOUT, QU’IL EMBRASSAIT TOUS LES TEMPS
ET TOUS LES LIEUX … EN UN MOT, QU’IL EST ETERNEL! … Alors, dans l’excès de ma
joie délirante, je me suis écriée: O Jésus, mon Amour… ma vocation, enfin je
l’ai trouvée, MA VOCATION, C’EST L’AMOUR!… Oui j’ai trouvé ma place dans
l’Eglise et cette place, ô mon Dieu, c’est vous qui me l’avez donnée… dans le
Cœur de l’Eglise, ma Mère, je serai l’AMOUR… ainsi je serai tout… ainsi mon
rêve sera réalisé!…
Septembre
1896 (Manuscrit B)
Magnifique texte de Sainte Thérèse de l'Enfant jésus.
RépondreSupprimerQu’attendons-nous, nous qui nous demandons souvent comment aider l'Eglise, la paroisse, nos frères et sœurs dans le monde, et plus encore; Nos familles même, bien souvent sacrifiées!
Quels sont nos attentes ? Des attentes venant du monde ? Des attentes venant de Dieu ?
NON ! Nous attendons tous l’AMOUR.
La petite Sainte Thérèse a trouvé le chemin le plus droit afin d' "obtenir" de Dieu ce qu'il veut nous donner à profusion, si nous AIMONS le monde EN VERITE, du même amour que Lui. :-) .
Mais AIMER le monde ... c'est le convertir à Dieu! Car qu'Est-ce qu'un monde sans Dieu? L'Amour se peut-il sans Dieu? NON
Que Sainte Thérèse nous en donne la force, le courage et l'audace. .