dimanche 6 juillet 2014

Saint Augustin nous enseigne - Venez à moi, vous tous qui peinez…


Voici un beau commentaire d’Augustin sur l’évangile de ce 14e dimanche (*)

            «Nous venons d’entendre, dans un passage de l’Évangile, notre Seigneur s’écrier, plein de joie: ‘Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l’avoir révélé aux tout-petits. Oui, Père, c’est ainsi que tu en as disposé dans ta bienveillance. Tout m’a été remis par mon Père. Nul ne connaît le Père si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut bien le révéler’ (Mt 11, 25-27).
            Je me fatigue à vous prêcher et, pour vous aussi, c’est une fatigue de m’écouter. Donnons alors toute notre attention à ce qu’ajoute Jésus: ‘Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau’. Pourquoi cette fatigue, tous tant que nous sommes, sinon parce que nous sommes des êtres mortels, fragiles, infirmes, traînant nos corps de boue, causes de gêne et d’angoisse réciproques? Mais si nos corps de chair, ces vases d’argile, nous tiennent à l’étroit, que l’amour dilate nos cœurs!
            Pourquoi cette invitation: ‘Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau’? C’est sans doute qu’il veut nous libérer de notre fatigue. Il appelle tous ceux qui peinent, qui sont fatigués Sa promesse est formelle. Et si nous demandons ce qu’il réserve à ceux qui l’écoutent, il répond: ‘Moi, je vous donnerai le repos’.
            ‘Je vous donnerai le repos, dit le Seigneur. Prenez sur vous mon joug et mettez-vous à mon école’, non pas pour apprendre à construire des mondes, à créer tous les êtres visibles et invisibles, à étonner la terre par des miracles, ni à ressusciter les morts. ‘Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur’. Tu veux devenir grand? Commence par te faire petit. Tu projettes de construire une haute maison? Creuse bien bas les fondations. Oui, plus haut tu te proposes d’élever la masse de l’édifice pour en faire un grand immeuble, pus il faut enfoncer les fondements en profondeur. Si la construction, à mesure qu’elle avance, s’élève vers les hauteurs, celui qui creuse les fondations l’enfonce, au contraire, dans les profondeurs de la terre. Donc, la construction elle-même, avant de s’élever, doit s’abaisser et ce n’est qu’après s’être ainsi abaissée qu’elle atteindra son faîte.
            Pour nous, quel sera le faîte de l’édifice que nous projetons de construire? Jusqu’où doit-il s’élever? Je le dis sans hésiter: jusqu’à la vision de Dieu. Vous voyez à quelle hauteur il nous faut monter pour atteindre cette chose extraordinaire: la vision même de Dieu. Quiconque y aspire comprend ce que je dis. La vue de Dieu nous est promise, la vue du vrai Dieu, du souverain Dieu. Le bonheur véritable, en effet, c’est la vision du Dieu vivant, du Dieu qui nous voit…»

(*) Saint Augustin, Sermon 69, 1-2. Tiré de Une année avec saint Augustin, Ed. Bayard, 2013, 760 p. (20 x 20).


1 commentaire:

  1. J’aimerais revenir sur cette phrase : « Pour nous, quel sera le faîte de l’édifice que nous projetons de construire? Jusqu’où doit-il s’élever? Je le dis sans hésiter: jusqu’à la vision de Dieu. Du Dieu qui nous voit…»
    Pour ma part, la vision de Dieu … Je ne puis vraiment pas en imaginer les dimensions. Pourtant, Dieu dans son amour total nous a donné la possibilité de monter jusqu’à sa hauteur, progressivement, lentement mais surement. Il y a un chemin ! Il nous demande qu’une chose : mettre son fils unique bien aimé, Jésus, au centre de notre construction personnelle « spirituelle ».
    Le bâtiment que nous souhaitons construire en ce monde au départ dans notre cœur s’appelle bien « Chapelle ». Mais elle se construit au sein d’une entité plus grande que nous appelons « Eglise ». Le bâtiment/Eglise construit est fragile. D’où la fragilité de toutes les petites chapelles. Si elle n’est que de construction « du monde », je l’imagine bien prête à tomber au moindre coup de vent ou bourrasque un peu forts, à la drache « nationale » prête à tomber sur l’édifice à tout moment, ou même au tsunami capable de dévaster jusqu’à la racine de la construction.
    Il faut à cette Eglise un « centre », « un noyau » « une fondation » forte. En vérité, tout chrétien sait que cette base hyper solide s’appelle Dieu. Plus encore ; fils de Dieu. Cette fondation, elle est spirituelle et non humaine. Aucune fondation humaine ne pourrait s’évaluer supérieure à celle créer par Dieu lui-même.
    La question se pose : comment allons-nous réaliser cette fondation ? On veut bien, mais comment faire ?
    Que nous dit Dieu par l’Esprit-Saint. Là au fond de notre cœur (la petite chapelle en construction) ?

    L’Esprit-Saint ; « Pour atteindre Dieu, il vous faut une fondation très solide indispensable à réaliser »
    L’Homme : « Oui Seigneur ! Apprends-nous à réaliser cette fondation et à la rendre solide pour t’atteindre ! »
    L’Esprit-Saint (souriant gentiment face à la naïveté de l’Homme) : « Tu es trop faible pour œuvrer pour telle fondation ! Je vais t’envoyer le fondateur ; Mon fils bien aimé ; Jésus. Ecoute-le, suis-le.
    L’homme : « Amen Seigneur ! Nous suivrons ses indications pour la construction de la fondation ! Fais-le nous connaître »
    L’Esprit-Saint : « Tu n’es pas en mesure de le recevoir ainsi. Je t’envoie Celle qui te le présentera et te guidera pour le suivre avec justesse, selon mon cœur. Elle s’appelle Marie, elle sera celle qui le portera en votre monde. Je l’ai choisie de toute éternité. Il vous faut une Mère afin de réaliser avec succès la fondation escomptée qui vous mènera en ligne droite à Dieu ! »
    Et, l’homme de répondre humblement : « Amen ».

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