Les veilleurs... |
Déclaration commune des responsables
religieux en Belgique
suite au vote en Commission du Sénat Justice et Affaires Sociales
élargissant l’euthanasie aux mineurs
Le 6
novembre 2013, à titre tout à fait
exceptionnel, tous les responsables religieux de Belgique déclaraient d’une
seule voix, leur opposition à l’élargissement de l’euthanasie aux mineurs.
Nous marquons notre
opposition à l’extension de la loi sur l’euthanasie aux mineurs et aux
personnes démentes. Nous exprimons notre vive inquiétude face au risque de
banalisation croissante d’une réalité aussi grave.
Nous aussi, nous
sommes contre la souffrance, tant physique que morale, en particulier celle des
enfants, car toute souffrance révolte. Mais proposer que des mineurs puissent
décider de leur propre euthanasie est une manière de fausser leur faculté de
jugement et dès lors leur liberté.
Proposer que des
personnes démentes puissent être euthanasiées est un déni de leur dignité et
les livre au jugement, voire à l’arbitraire, des personnes qui prennent cette
décision.
Quant au corps médical
et au personnel soignant, on fait pression sur eux à pratiquer un acte
soi-disant médical.
Au lieu de soutenir la
personne souffrante en rassemblant autour d’elle toutes les personnes et les
forces qui l’entourent, on risque précisément de diviser ces forces et dès lors
d’isoler cette personne souffrante, de la culpabiliser et de la condamner à la
mort.
Le consentement prévu
par la loi tend à devenir de plus en plus une réalité sans consistance. La
liberté de conscience des personnes concernées risque de ne pas être
sauvegardée.
L’euthanasie des
personnes fragiles, enfants ou personnes démentes, est une contradiction
radicale de leur condition d’êtres humains.
Nous ne pouvons dès
lors entrer dans une logique qui conduit à détruire les fondements de la
société.
Aujourd’hui, après le
vote en commission du Sénat, ils ajoutent :
Ce 27 novembre 2013, nous ne pouvons
qu’exprimer notre déception et notre tristesse.
Nous partageons
l’angoisse de parents si un enfant arrive à une fin de vie prématurée et,
particulièrement quand il souffre. Nous croyons cependant que les soins
palliatifs et la sédation sont une manière digne d’accompagner un enfant qui
meurt de maladie. Des médecins praticiens, oncologues ou intensivistes, nous
l’ont clairement affirmé. Écoutons-les.
Nous plaidons pour un
arrêt de l’acharnement thérapeutique et pour le remplacement des soins curatifs
par des soins palliatifs.
Nous croyons que nous
n’avons pas le droit de laisser un enfant souffrir : c’est pourquoi la
souffrance peut et doit être soulagée. La médecine en a les moyens.
Ne banalisons pas
l’acte de donner la mort alors que nous sommes faits pour la vie.
Aimer jusqu’au bout
demande un immense courage,
Mettre fin à la vie
est un acte qui non seulement tue, mais détruit un peu plus les liens qui
existent dans notre société, dans nos familles, en proie à un individualisme
grandissant.
Entourons et aimons
les malades et leurs familles, ainsi que les soignants,
et si la maladie
l’emporte, qu’elle soit accompagnée de notre affection intense et par
l’irréductible respect de la vie.
Rabbin Albert Guigui, Grand Rabbin
de Bruxelles
Chanoine Robert Innes, président du Comité
Central de l’Église Anglicane en Belgique
Monseigneur André-Joseph Léonard, président de
la Conférence Épiscopale de Belgique
Monsieur Geert Lorein, président du Synode
Fédéral des Églises Protestantes et Évangéliques de Belgique
Métropolite Panteleimon Kontogiannis, Exarque du Patriarcat Œcuménique de Constantinople (Église Orthodoxe)
Monsieur Semsettin Ugurlu, président de
l’Exécutif des Musulmans de Belgique
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