mercredi 27 novembre 2013

Une grande intention de prière...

Les veilleurs...

Déclaration commune des responsables religieux en Belgique
suite au vote en Commission du Sénat Justice et Affaires Sociales élargissant l’euthanasie aux mineurs

Le 6 novembre 2013, à titre tout à fait exceptionnel, tous les responsables religieux de Belgique déclaraient d’une seule voix, leur opposition à l’élargissement de l’euthanasie aux mineurs.

Nous marquons notre opposition à l’extension de la loi sur l’euthanasie aux mineurs et aux personnes démentes. Nous exprimons notre vive inquiétude face au risque de banalisation croissante d’une réalité aussi grave.
Nous aussi, nous sommes contre la souffrance, tant physique que morale, en particulier celle des enfants, car toute souffrance révolte. Mais proposer que des mineurs puissent décider de leur propre euthanasie est une manière de fausser leur faculté de jugement et dès lors leur liberté.
Proposer que des personnes démentes puissent être euthanasiées est un déni de leur dignité et les livre au jugement, voire à l’arbitraire, des personnes qui prennent cette décision.
Quant au corps médical et au personnel soignant, on fait pression sur eux à pratiquer un acte soi-disant médical.
Au lieu de soutenir la personne souffrante en rassemblant autour d’elle toutes les personnes et les forces qui l’entourent, on risque précisément de diviser ces forces et dès lors d’isoler cette personne souffrante, de la culpabiliser et de la condamner à la mort.
Le consentement prévu par la loi tend à devenir de plus en plus une réalité sans consistance. La liberté de conscience des personnes concernées risque de ne pas être sauvegardée.
L’euthanasie des personnes fragiles, enfants ou personnes démentes, est une contradiction radicale de leur condition d’êtres humains.
Nous ne pouvons dès lors entrer dans une logique qui conduit à détruire les fondements de la société.

Aujourd’hui, après le vote en commission du Sénat, ils ajoutent :

Ce 27 novembre 2013, nous ne pouvons qu’exprimer notre déception et notre tristesse.
Nous partageons l’angoisse de parents si un enfant arrive à une fin de vie prématurée et, particulièrement quand il souffre. Nous croyons cependant que les soins palliatifs et la sédation sont une manière digne d’accompagner un enfant qui meurt de maladie. Des médecins praticiens, oncologues ou intensivistes, nous l’ont clairement affirmé. Écoutons-les.
Nous plaidons pour un arrêt de l’acharnement thérapeutique et pour le remplacement des soins curatifs par des soins palliatifs.
Nous croyons que nous n’avons pas le droit de laisser un enfant souffrir : c’est pourquoi la souffrance peut et doit être soulagée. La médecine en a les moyens.
Ne banalisons pas l’acte de donner la mort alors que nous sommes faits pour la vie.
Aimer jusqu’au bout demande un immense courage,
Mettre fin à la vie est un acte qui non seulement tue, mais détruit un peu plus les liens qui existent dans notre société, dans nos familles, en proie à un individualisme grandissant.
Entourons et aimons les malades et leurs familles, ainsi que les soignants,
et si la maladie l’emporte, qu’elle soit accompagnée de notre affection intense et par l’irréductible respect de la vie.

Rabbin Albert Guigui,  Grand Rabbin de Bruxelles
Chanoine Robert Innes, président du Comité Central de l’Église Anglicane en Belgique
Monseigneur André-Joseph Léonard, président de la Conférence Épiscopale de Belgique
Monsieur Geert Lorein, président du Synode Fédéral des Églises Protestantes et Évangéliques de Belgique
Métropolite Panteleimon Kontogiannis, Exarque du Patriarcat Œcuménique de Constantinople (Église Orthodoxe)
Monsieur Semsettin Ugurlu, président de l’Exécutif des Musulmans de Belgique


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