L’humilité, voilà notre perfection…(*)
Pour
Augustin, l’orgueil est la source de tous les péchés. « Les autres défauts, en
effet, s’exercent dans les œuvres mauvaises, mais l’orgueil, lui, menace même
les bonnes œuvres… » Voici une exhortation à l’humilité, antidote de l’orgueil.
«L’Écriture
nous dit: Ce qui est trop difficile pour toi, ne le recherche pas, ce qui
est au-dessus de te forces, ne l’examine pas (Si 3,21), c’est-à-dire: ce
que tu ne peux comprendre. Que faire, alors? me demandes-tu. Rester tel que je
suis? Réfléchis sur les commandements qui t’ont été donnés. Quels
commandements? Agis avec miséricorde, n’abandonne pas la paix de l’Église, ne
place pas ton espérance dans un humain comme toi, ne tente pas Dieu en voulant accomplir
des miracles! Tu reconnaîtras qu’il y a déjà en toi quelque fruit si, avec les
bons, tu supportes l’ivraie jusqu’au temps de la moisson (Mt 13,30). Ici-bas, la
paille est mêlée au grain, sur l’aire. C’est le temps présent. Réfléchis sur
les commandements qui t’ont été donnés.
Mais,
lorsque je verrai ce que d’abord je ne pouvais voir, lorsque je comprendrai ce
que je ne comprenais pas, serai-je en sûreté? Serai-je parfait? Non. Tant que
tu vis ici-bas, c’est non. L’humilité, voilà notre perfection. Vous connaissez
les paroles de l’apôtre Paul. Alors, qui oserait croire être déjà arrivé? Paul
écrit : Ce vers quoi je cours, je n’estime pas l’avoir déjà saisi. Mon seul
souci : oubliant le chemin parcouru et tout tendu en avant, je m’élance vers le
but, en vue du prix attaché à l’appel d’en haut que Dieu nous adresse en Jésus
le Christ (Ph 3,13-14). Faites comme lui, oubliez ce qui est derrière vous.
Je m’élance vers le but. J’entends la voix de Dieu qui vient d’en-haut et je
cours afin de saisir le prix. Dieu ne m’abandonne pas en chemin, puisqu’il ne
cesse de me parler.»
(Saint
Augustin, Commentaire du Psaume 130, 13-14).
(*) Tiré de Une
année avec saint Augustin, Ed. Bayard, 2013, 760 p. (20 x 20), 29,90 €.
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