dimanche 15 septembre 2013

Je me lèverai et j'irai vers mon Père

Saint-Augustin nous enseigne(*)

Se connaître et connaître la volonté de Dieu

Pour Augustin, nous allons vers le Royaume de Dieu par les commandements qui se résument à l’amour de Dieu et du prochain.

Arcabas, Le Fils prodigue
«Qui aime son prochain ne considère jamais l’autre comme un étranger quand il s’agit d’exercer la miséricorde.  Mais il existe beaucoup de personnes qui ne se connaissent pas elles-mêmes; car, se connaître, comme toute personne humaine devrait en être capable, n’est pas donné à tout le monde. Comment pourrait-il aimer son prochain comme lui-même, celui qui ne se connaît pas lui-même?  Ce n’est pas pour rien que le plus jeune fils, le fils prodigue, parti dans un pays lointain où il dissipa ses biens en vivant dans la débauche, rentre d’abord en lui-même avant de pouvoir dire: Je me lèverai et j’irai vers mon Père (Lc 15, 18). Il s’était tellement éloigné qu’il était, pour ainsi dire, sorti de lui-même. Il n’aurait pu rentrer en lui-même s’il ne s’était connu quelque peu. Il n’aurait pu dire non plus: Je me lèverai et j’irai vers mon Père, s’il avait complètement ignoré Dieu. Les commandements de Dieu, tous, nous les connaissons jusqu’à un certain point et pour les connaître mieux, il n’est pas inutile de demander à Dieu: Ne me cache pas tes volontés.
Pour pouvoir aimer Dieu, il faut le connaître; et pour aimer son prochain comme soi-même, il faut d’abord s’aimer soi-même en aimant Dieu (…) Le psalmiste dit: Sur la terre, je reste un étranger: ne me cache pas tes volontés (Ps 118, 20). Ces volontés, en effet, restent cachées pour ceux qui ne sont pas étrangers sur cette terre; même quand ils en entendent parler, ils ne les apprécient pas car ils n’ont à cœur que les choses de la terre (Ph 3,19). Quant à ceux dont la cité est dans les cieux, tant qu’ils vivent ici-bas, ils passent, comme des étrangers en voyage. Ils disent: Mon âme, à chaque instant se consume, tendues vers tes décisions (Ps 118, 20). Que désire le psalmiste? Il est tendu vers la connaissance des volontés divines. Les justes ordonnances de Dieu ont pour effet les actions justes, c’est-à-dire les œuvres de justice.»
(Saint Augustin, Commentaire du Psaume 118, 8, 2).



(*) Voici une nouvelle rubrique que nous essayerons d’alimenter régulièrement. Nous puiserons pour cela dans un magnifique ouvrage récemment publié sous la direction de Sylvain Gasser: Une année avec saint Augustin, Ed. Bayard, 2013, 760 p. (20 x 20), 29,90 €.

1 commentaire:

  1. Se connaitre soi-même est très important et c'est encore une grâce de Dieu Mais faut-il attendre de se connaitre pour aimer l'autre ?

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