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Voici un témoignage donné à la suite du pèlerinage de 2004. Il a paru dans le numéro 158 de Bonne Nouvelle.
Il m’a regardé avec amour
Témoignage
Durant la «Marche avec Notre-Dame», un pèlerinage à pied entre les deux sanctuaires mariaux de Banneux et de Beauraing, les pèlerins se rassemblent chaque soir, à l’étape, pour l’eucharistie. Ce soir-là, l’évangile (Luc 9, 51-62) évoquait la réaction violente des disciples qu’un village de Samaritains avait refusé de recevoir.
Dans son homélie, le prêtre avait souligné combien la dureté des disciples avait choqué Jésus, qui les avait «interpellés vivement». Le célébrant avait alors invité l’assemblée à faire miséricorde, en particulier à ceux qui sont dans le péché ou qui nous montrent de l’hostilité, plutôt que de les «enfoncer» davantage dans leur erreur.
A la fin de la messe, un pèlerin est venu vers moi et m’a confié combien ces paroles l’avaient touché. C’est qu’il avait lui-même fait une bouleversante expérience de la miséricorde et de la bonté, qui avait changé sa vie. Voici son récit.
«Il y a plusieurs années, j’ai connu de lourdes épreuves. Mon cœur était devenu dur. J’étais fermé aux autres et à Dieu. Puis, un jour, j’ai fait la connaissance d’un homme qui m’a témoigné patience et bienveillance. Il m’écoutait et me regardait avec une telle expression de bonté, que j’en étais bouleversé.
«Peu à peu montait dans mon cœur le désir de devenir bon comme lui. Je lui ai demandé ce qu’il faisait pour vivre de cette manière. ‘Rien de bien spécial, me répondit-il, je crois en Dieu, je le prie, je vais à la messe, je lis l’Evangile et j’essaie de le vivre. Je suis heureux’.
«A partir de ce moment, poursuit notre marcheur, je me suis mis à faire
comme lui. La paix et la joie ont envahi mon cœur. Dieu est présent en moi et
je ne cesse de le remercier. Pourtant, le plus étonnant, c’est que je n’ai
jamais revu cet homme. Pour moi, c’est Jésus qui, à travers lui, est venu
jusqu’à moi. Son regard m’a touché. Il m’a montré le chemin de l’amour et de la
miséricorde».
J’ajoute que notre pèlerin a
aujourd’hui près de trois quarts de siècle. Il a parcouru vaillamment les 120
km du pèlerinage, la canne à la main et l’enthousiasme au cœur. Lors de la
messe de clôture, à Beauraing, on l’entendit rendre grâce avec émotion: «Merci,
Seigneur! Sois béni, parce que durant tout ce pèlerinage, tu as été vraiment
présent dans mon corps de 74 ans et dans mon cœur de vingt ans!»
En entendant cela, le désir nous
vient de garder – ou de retrouver – nous aussi, notre «cœur de vingt ans»!
M. P.
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