Benozzo Gozzoli, saint Augustin lit la Bible. |
Augustin
nous invite à suivre la Parole de Dieu sur le chemin de la vie. L’«adversaire»
que nous devons y affronter n’est autre que la parole de Dieu: adversaire parce
qu’elle s’oppose à nos tendances égoïstes et pécheresses.
«Quand
notre route prendra-t-elle fin? Tous n’y parviennent pas à la même heure. Pour chacun
de nous, une heure particulière verra notre toute prendre fin. Cette route, je
l’ai déjà dit, c’est notre vie: le terme de la route, c’est la fin de la vie.
Nous marchons, et vivre, c’est avancer sur la route. Pensez-vous, peut-être,
que nous pouvons nous arrêter, tandis que le temps passe? Non, c’est impossible.
De même que le temps avance, nous avançons nous aussi et pour nous, les années
décroissent au lieu de croître. On dit: cet enfant n’ a pas encore l’âge de
raison; la sagesse lui viendra avec les années. Faites attention à ce que vous
dites: les années viennent? Elles ne viennent que pour s’en aller! Elles ne
viennent pas pour nous rester. Lorsqu’elles passent, pour ainsi dire, au
travers de notre vie, c’est pour nous briser, pour nous affaiblir petit à
petit. Ainsi va la vie. Que ferons-nous avec cet adversaire dont Luc parle dans
son évangile (Lc 12,58), c’est-à-dire la parole de Dieu? Tâche de te mettre d’accord
avec elle. Personne ne sait à quel moment la route prend fin. À ce moment-là,
tu te trouveras en face du juge et du garde qui peut te jeter en prison. Mais si,
en cours de route tu as pu te mettre d’accord avec ton adversaire, au lieu d’un
juge, tu trouveras un père; au lieu d’un garde sévère, un ange qui te portera
dans le sein d’Abraham; au lieu de la prison, le paradis. Quel changement
rapide et merveilleux s’est accompli ainsi en cours de route, si tu t’es mis d’accord
avec ton adversaire»
(Saint
Augustin, Sermon 109, 4).
Tiré de Une
année avec saint Augustin, Ed. Bayard, 2013, 760 p. (20 x 20), 29,90 €.
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